13 sept. 2011

Fresques et frasques


Frida Kahlo, la beauté terrible, Gérard de Cortanze, Albin Michel, 207 pages

"Fresques et frasques". C’est ainsi qu’on pourrait résumer, en un raccourci un peu facile, la vie de Diego Riviera. Ce n’est pourtant pas de lui a priori que traite le dernier essai de Gérard de Cortanze Frida Kahlo, la beauté terrible. Et pourtant, en filigrane, Gérard de Cortanze dévoile beaucoup du peintre et du mari. On sent qu’il ne l’aime pas beaucoup, cet "ogre" du muralisme. Il lui préfère la belle Frida, meilleure peintre que Diego, à l’en croire. Dans son livre (à mi-chemin entre essai et biographie), il restitue la vie de Frida, son accident, ses débuts en peinture, sa rencontre avec Breton, avec Trotski et bien d’autres. Une balade aussi dans le Mexique du début du XX° siècle. A lire pour le bonheur de re-découvrrir cette femme fougueuse, cette amoureuse maudite, cette artiste de génie.

12 sept. 2011

Retour en arrière



Mauvais genre, Naomi Alderman, Editions de l’Olivier, 380 pages

Malgré l’abondance des sorties littéraires en ce mois de septembre, je m’autorise un petit retour en arrière, en avril 2011, avec la parution de Mauvais genre de Naomi Alderman aux Éditions de l’Olivier. Deuxième roman de l’auteur britannique, Mauvais genre est à la fois une charge contre l’élitisme déshumanisant de l’université d’Oxford et un coup de projecteur sur une génération en crise.
James Stieff et ses amis partagent la maison du charmant et richissime Mark Winters. Ils vont aux cours, ils font la fête et sans en avoir vraiment conscience, ils se forgent des souvenirs inoubliables - seuls remparts contre l’enlisement qui les guette. Après les années d’étude, la grande maison se vide de ses occupants. À regret, les amis se séparent et se plongent dans la « vraie » vie, sans y avoir été beaucoup préparés. Certains rebondissent, d’autres sombrent. Mark, homosexuel de toujours, épouse la sœur d’un de ses amis, il semble heureux et apaisé. James, lui, s’installe à Londres avec sa petite amie. Mais "l’amour a ses raisons que la raison ne connaît pas". Et pour James et Mark, les choses ne sont pas aussi simples…
Au fil du roman, Naomi Alderman parvient à tisser une toile obsédante autour de James, à l’engluer dans une indétricotable manipulation. Elle explore les dégâts qu’occasionne la trop grande possession d’argent : "La fortune a ceci de particulier : en permettant d’en faire davantage, elle empêche de faire quoi que ce soit". À relever : la plume acerbe de l’auteur, qui fait de ce roman inquiétant une petite bombe.