On connaît mal la littérature haïtienne. Pourtant l’île a vu naître de grandes plumes : Dany Laferrière, Lyonel Trouillot, René Depestre, Louis-Philippe Dalembert, Stanley Péan, Frankétienne… et le plus lu peut-être d’entre eux, Gary Victor. Agronome de formation, il publie un très beau roman, Le Sang et la mer. Une fiction tendre et violente qui met en lumière, sans la moindre complaisance, les corruptions de la société haïtienne. Sur l’île, si on a le pouvoir, on s’en met plein les poches. Et pour ceux qui n’ont pas la chance d’occuper une position dominante, il y a peu d’avenir : les femmes se prostituent, les hommes trouvent des petits boulots. Au milieu de cette jungle urbaine, un bidonville de Port-au-Prince appelé surréalistement "Paradi", deux personnages lumineux gardent la tête hors de l’eau: Hérodiane et son frère Estevèl. La jeune fille éduquée dans un collège catholique où elle est initiée aux lectures à l’eau de rose, rêve du prince charmant. Une Emma Bovary en herbe ? Sauf qu’elle n’aura pas le temps de se marier. Elle rencontre Yvan, un riche mulâtre aux yeux bleus qui pourrait la sortir de l’indigence mais la fait plonger rapidement dans l’enfer. Que devient l’amour innocent et probe à Haïti ?
Gary Victor instille dans son texte une ambiance contrastée où se mêlent superstitions, croyances, merveilleux et réel sordide. Le lecteur est aspiré dans un monde injuste où le pire côtoie le meilleur.
Gary Victor instille dans son texte une ambiance contrastée où se mêlent superstitions, croyances, merveilleux et réel sordide. Le lecteur est aspiré dans un monde injuste où le pire côtoie le meilleur.
Le Sang et la mer, Gary Victor, Vents d’ailleurs
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