Avec le dernier roman de Christian Oster, on entre de plain-pied dans un univers reconnaissable : on retrouve tout de suite et avec
plaisir sa patte inimitable. Cette écriture précise, clinique, hypnotique qui
nous entraîne dans un flux continu de pensées, de discours directs et
indirects, de digressions (sur la ville de Paris ou sur le sens à donner à sa
vie). Le narrateur est un homme inquiet (du
temps qui passe - cinquantaine oblige?...), un peu las, un peu désemparé aussi. Ses amis n’en sont pas vraiment, plutôt des
connaissances avec qui il passe ses vacances et qu’il ne voit qu’à distance. Le
lecteur ne peut s’empêcher de se demander si derrière les mille obsessions du
personnage ne se cache pas pour lui une profonde insatisfaction existentielle, et
la difficulté à admettre l’incommensurable solitude des hommes. Le constat
serait accablant s’il n’y avait pas, à chaque page du roman, l’humour fin et
subtil de Monsieur Oster : et oui, on rit en le lisant,
pas à gorge déployée mais avec sincérité et retenue.
En ville, Christian Oster, Editions de l'Olivier, 174p.
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