16 janv. 2009

SYNGUE SABOUR, PIERRE DE PATIENCE, Atiq Rahimi, P.O.L


Prix Goncourt 2008, Syngué Sabour, pierre de patience est un bon cru. S’il est résumable en quelques phrases, il résonne longtemps après qu’on l’ait lu… Il est question d’une Afghane qui veille son mari moudjahid. Il se meurt d’une balle qu’il a reçue au combat. Elle le soigne en silence. Petit à petit, devant son inertie, elle va déverser ce qu’elle a sur le cœur. Un peu comme dans la tradition perse on parle à la « pierre de patience » (d’où le titre). Elle se confie, se plaint, raconte sa souffrance, critique la barbarie des hommes. Elle peut enfin parler, se libérer de tout ce qui lui pèse. Au travers de l’héroïne, le livre pose bien sûr la question de la condition des femmes en Afghanistan et souligne, s’il le fallait encore, l’horreur des guerres et du fanatisme religieux. Atiq Rahimi réduit le décor à néant : seule compte cette confession, sorte de psychanalyse. C’est un roman d’une grande force, le style est sobre et ramassé, ce qui rend les choses encore plus bouleversantes.

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