9 juin 2009

Portrait sensible

Très belle autofiction, Le Remplaçant d’Agnès Desarthe répond à une commande des éditions de l’Olivier pour leur collection ‘Figures libres’. Le principe de la collection consiste pour l’auteur à évoquer un de ses héros. Avant Agnès Desarthe, Nathalie Kuperman s’était prêtée au jeu en abordant la figure emblématique du chanteur britannique dans son livre intitulé Petit déjeuner avec Mick Jagger. Agnès Desarthe, elle, a choisi de parler du directeur de l’orphelinat du ghetto de Varsovie, le célèbre Janusz Korczack. Mais très vite le sujet de son livre se déplace imperceptiblement vers la figure de son grand-père dont elle nous conte la vie. Une existence banale sauf qu’à y regarder de plus près, on découvre un homme doué d’une qualité rare et précieuse : l’art de raconter les histoires.
Le Remplaçant est un texte personnel et particulièrement abouti. Il dévoile en finesse une facette de l’imaginaire de la romancière et met l’accent sur son rapport à la mémoire et aux fantômes qui la peuplent.

Le Remplaçant, Agnès Desarthe, Olivier, 87p.
(Article publié dans le Vif/L'Express du 29 mai 2009)

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