11 déc. 2011

Hommage rendu




Œuvres complètes (vol 1 et 2), Irène Némirovsky, coffret Le Livre de Poche, collection La Pochothèque. Édition établie par Olivier Philipponnat et préfacée par Denise Epstein, 3900 pages

Ca y est, c’est foutu, on y est ! Plus moyen de faire un pas dehors sans être confrontés à ces horribles décorations lumineuses de Noël. Entre les rennes qui clignotent en rose et vert, qui broutent ou qui regardent passer les chiens du quartier, et des Pères Noëls en mauvaise posture à moitié pendus aux toits des maisons, on doit aussi se coltiner les ours polaires (profitons-en parce qu’avec le réchauffement…) et des locomotives étincelantes (je n’ai jamais compris ce que venaient faire les petits trains là-dedans, mais bon…). Je passe les chandeliers à 7 branches aux fenêtres qui jouxtent la crèche chrétienne : comme quoi le Belge est, sans le savoir, très ouvert aux autres cultures (et à la Ménorah juive), tant mieux voilà au moins un point positif. Quant au petit Jésus, il est couché sur son lit de paille dès le 1er décembre (j’ignorais qu’il était né prématuré). Bref. Puisqu’il est difficile d’éviter les fêtes de fin d’année et leur cortège d’illuminations (pauvre planète, ce n’est pas comme ça qu’on pourra se passer des centrales nucléaires...), de foie gras (pauvres canards et oies qui n’ont pas la chance d’un certain bœuf et d’un certain âne…) et de cadeaux, et qu’on paraîtrait vraiment mesquins de passer le réveillon dans sa cuisine sous un néon blafard avec un bol de noodles, autant œuvrer pour le bien en offrant des livres intelligents. J’attire dès lors votre attention sur la parution en coffret des Œuvres complètes d’Irène Némirovsky. Ce serait dommage de se priver des 3900 pages que contiennent les deux volumes du coffret. On y retrouve l’ensemble de ses écrits (ceux d’avant et pendant la Seconde Guerre mondiale ainsi que ses écrits posthumes) : textes de jeunesse, nouvelles, scenarii et romans. L’édition est établie par Olivier Philipponnat qui introduit chacun des deux volumes par une longue analyse de l’œuvre. Quant à la préface, on la doit à Denise Epstein, la fille de l’auteure. Lire ou relire Irène Némirovky permet de s’évader dans un univers romanesque riche, loin des flonflons commerciaux du mois de décembre. Alors rendons-lui hommage et lisons ces merveilleuses pages. Et peu importe qu’on ait pu dire d’elle qu’elle s’est convertie au catholicisme pour sauver sa peau (elle ne l’a pas sauvée en attendant...), peu importe qu’elle ait davantage écrit dans la presse de droite que dans la presse de gauche, accordons-lui au moins le mérite d’être une femme de lettres à part entière. Et joyeux noodles à tous !

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