Dans son nouveau roman, J.D. Baltassat explore Prague à deux époques différentes : en 2006, année du 250ième anniversaire de la naissance de Mozart et en 1787, année de la création du Don Giovanni. Au XVIIIe siècle, on suit les traces d’un Casanova vieillissant que l’opéra de Mozart insupporte parce qu’il croit s’y reconnaître. Il s’offusque qu’on le prenne pour un séducteur sans scrupule, violeur et assassin. Il tente de dissuader Mozart d’utiliser le livret de Da Ponte. Mais pour le compositeur, peu importe le texte, seule compte la musique. La critique viennoise aime l’offense et le crime : elle les aura, n’en déplaise au libertin.
En 2006, point de dragueur invétéré, quoi que !... Angus, fin connaisseur de Mozart et de Casanova, lorgne depuis sa fenêtre une jeune touriste en mal d’amour dont le joli minois l’attire. Baltassat tisse tout au long de cette éblouissante balade praguoise un subtil patchwork aux couleurs chatoyantes mêlant musique, amour et raffinement. L’écriture est protéiforme : les échanges épistoliers classiques alternent avec une écriture plus contemporaine où le pronom « on » prédomine de manière inédite. Aucun trouble de l’équilibre dans ce roman en miroirs dont la parfaite maîtrise donnerait presque le vertige…
L’Almanach des vertiges, Jean-Daniel Baltassat, Robert Laffont, 267 p.
(Article paru dans le Vif/L'Express du 8 mai 2009)
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