L'été étant l'occasion de découvrir ou redécouvrir de nombreux livres de poche loin de l'effervescence littéraire du mois de septembre, je profite de l'accalmie pour vous parler du roman de Ketil Bjornstad La Société des jeunes pianistes. Subtil et musical, le roman comporte néanmoins une erreur glaçante: à la page 204 de l’édition de poche, il évoque le Concours Reine Elisabeth... de LONDRES. Arghhhhhh !
Quelle idée aussi d’avoir nommé notre prestigieux concours du nom de l’épouse du roi. Il eût mieux valu parler du Concours Eugène Ysaÿe, personne n’aurait confondu avec la Reine Elisabeth du Royaume-Uni…. Mais bon l’homme était Liégeois et on peut imaginer une résistance flamande à voir un grand concours national porter le nom d’un illustre francophone. Rien de nouveau sous le soleil belge donc…
Une erreur d’autant plus éhontée qu’elle est le fait d’un auteur musicien : Ketil Bjornstad est compositeur et pianiste, il a remporté le Grand Concours des Jeunes Pianistes à Oslo à l’âge de quatorze ans. Frustrante aussi l’idée que le manuscrit est passé entre les mains d’un éditeur norvégien, d’un éditeur français (Lattès, pour ne pas le citer) et enfin de l’éditeur du Livre de Poche. Ils n’y ont vu que du feu, à croire que nous ne mettons pas assez en avant notre grand concours…
Le roman est néanmoins à embarquer dans les valises cet été. Il conte le quotidien du jeune Aksel Vinding dans les années 60 à Oslo (de quoi vous dépayser au creux des petits villages toscans ou sur une plage bretonne). Marqué par la mort récente de sa mère, Aksel arrête le lycée et se consacre exclusivement au piano. Il tombe fou amoureux de la jolie Anja Skoog, elle aussi sélectionnée pour participer au concours des Jeunes Talents. Ils vont devoir tous deux résister à la pression qui pèse sur leurs épaules et à la concurrence qui règne entre les candidats. À signaler l’ambiance particulière qui baigne le roman : la sensibilité d’Aksel contrecarre les relations glaciales et hypocrites qu’entretiennent certains autres personnages. Il y a du trouble et du lumineux, à l’image des spots de la rampe et de l’obscurité des coulisses.
Bonne lecture !
La Société des Jeunes Pianistes, Ketil Bjornstad, traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud, Le Livre de Poche, 2008, 443 p.
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