D’abord, le titre:
La Tendresse
des séquoias. Quelle jolie mise en bouche. On pense embarquer pour la
Californie mais c’est à Bruxelles, et plus précisément à Boitsfort, que nous
entraîne l’auteur, le belge Jean-Sébastien Poncelet. Il le fait de mains de maître puisqu’il nous plonge dans les chemins de traverse d’une
enquête palpitante. D’un court chapitre à l’autre, le lecteur est brinquebalé
d’une vie à une autre. Si au départ les épisodes semblent distincts les uns des autres, il va bientôt s’établir des liens entre Charles Letellier,
un arrogant critique d’art et Maxime Peeters, un journaliste
free-lance tenace et intuitif. Le point
de départ: une gigantesque fresque murale à la façon de l’artiste suisse Felice
Varini qui couvre une cinquantaine de maisons bruxelloises. Pourquoi ce tag réalisé
en catimini en une seule nuit ? Petit à petit, Maxime Peeters va découvrir
les arcanes de cet imbroglio.
Parmi les personnages, on peut souligner la présence de plusieurs femmes dans le roman :
Laura, la fille des Letellier, une adolescente mal dans sa peau ; Adèle,
la douce grand-mère et l’effacée Madeline Letellier. Derrière les apparences,
on découvre progressivement les failles et les forces des êtres, le
moteur de leurs actions et les lames de fond qui les laminent. Tout est
rondement mené. Bref, une lecture-plaisir qui nous fait vibrer d’un bout à l’autre
de ces 506 pages.
La tendresse des Séquoias, Jean-Sébastien Poncelet, Weyrich Edition